André Kertész et la Hongrie
Personne ne peut contester que André Kertész, né il y a 110 ans, est la figure importante de toute la
culture photographique universelle, et de la sorte, qu'il appartient à tout le monde. Mais - étant
entendu que tout le monde de l'art se l'est approprié trois nationalités ont un peu mieux aspiré à
l'héritage spirituel, matériel et iconographique de Kertész. Ce sont, en premier lieu, la Hongrie, où
il est né et a grandi, et où il a vécu jusqu'à ses trente ans, en deuxième lieu la France, où s'attache
sa destinée pour les dix années les plus productives de son existence, et enfin les Etats-Unis, où il a
vécu la majorité de sa vie. Ainsi, il est l'artiste de tout le monde, mais un peu plus le nôtre quand
même.
Le Musée Hongrois de la Photographie, qui est propriétaire de plus de deux cents oeuvres de Kertész,
organise aujourd'hui une exposition à l'Institut Hongrois de Paris, uniquement à partir de ses
photographies prises en Hongrie. Nous exposons notamment les photographies prises par le jeune Kertész
avant, pendant et juste après la première guerre mondiale, qui donnent l'occasion d'évaluer: comment
il a débuté, comment il a trouvé sa propre expression artistique, quelles influences ont façonné sa
vision du monde, ses habitudes, son procédé créatif. Parmi celles-ci, quelques-unes sont connues, mais
il s'y trouve également des clichés inconnus. D'autre part, nous exposons également certaines de ses
oeuvres les plus tardives, encore jamais publiées, ni par la presse internationale, ni dans les livres
sur Kertész, que l'artiste avait préparées lors de ses retours au pays dans une Hongrie de plus en plus
métamorphosée, et qui offrent l'arrêt sur image de la nostalgie et des voyages intérieurs d'un homme
déjà très âgé. De retour au pays, il recherchait les lieux de son enfance et de sa jeunesse, en
particulier, il prenait de nombreuses photos à Szigetbecse, où dans le grenier de Mihàly Klöpfer, il
avait trouvé à l'âge de six ans des gazettes de la vieille famille allemande, illustrées avec des
gravures sur bois et des lithographies. L'une de ces séries était «Die Gartenlaube». En regardant
celles-ci, s'est imprégné en lui le désir qu'un jour, il préparerait aussi des images semblables. Lors
d'une interview, Kertész a dit: « J'aimais beaucoup ces vues. J'ai pensé que plus tard, moi aussi je
ferai des photographies du même genre et à partir de ce moment, j'ai regardé toutes choses, sous
l'angle particulier qui plus tard fut celui sous lequel je prenais mes photographies. J'avais vu juste.
Effectivement, c'est en 1912 que j'ai commencé à prendre des photographies. A l'époque, j'étais encore
débutant dans mes compositions. La première chose que j'ai apprise, c'est que l'équilibre et le tracé
instinctif allaient de pair. Ce n'est pas dû à mon mérite, je suis né comme ça
Szigetbecse était
important et déterminant à mes yeux, non parce que ma famille y résidait, mais parce que je pouvais
être très proche de la nature, et de ceux parmi lesquels cela s'était produit en moi. Plus tard, que
ce soit à Tiszaszalka, à Esztergom ou à Dunaharaszti, en France ou à New York, lorsque je prenais en
photo des paysages ou des hommes, c'était toujours la campagne de Szigetbecse et ses habitants qui
renaissaient à nouveau sur chaque cliché.»
Károly Kincses
Hungarian House of Photography in Mai Manó House
H-1065 Budapest-Terézváros, Nagymező utca 20.
Telephone: 473-2666
Fax: 473-2662
E-mail: maimano@maimano.hu
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